Parents, vous ne le saviez peut-être pas, mais vous êtes observés en permanence. Deux petits yeux (ou plus d’ailleurs) sont posés sur vous chaque jour. Ils décryptent vos moindres faits et gestes. Il est prouvé que l’enfant apprend dans la répétition. Et si nos habitudes avaient plus de force qu’on ne le pense ?

Les enfants fixent et renforcent dans leurs cerveaux les connexions des événements qui se produisent souvent. Et non pas, comme on le croit, seulement les événements heureux ou malheureux. En fait, cela ne dépend pas tant de l’intensité de l’événement mais plutôt de sa répétition dans le temps (toute proportion gardée).

Ce sont donc vos habitudes qui vont marquer votre enfant. Car c’est à partir de ces répétitions que votre enfant va construire ses forces et ses faiblesses. Ces actions ou ces paroles qui se répètent vont devenir sa vérité, sa réalité. C’est une grande responsabilité pour les parents. Mais c’est aussi une très belle opportunité de montrer au quotidien ce qu’est le respect, l’échange, l’écoute, le plaisir d’être ensemble, le jeu, etc.

Vous êtes donc, au quotidien, des exemples vivants de la réalité que va construire votre enfant. Si vous vous ratez une fois, si vous êtes fatigués ou excédés un soir, pas de panique ! Cela ne va pas tellement influencer le futur adulte qu’il deviendra. Par contre, soyez vigilant sur ce que vous faites souvent. Observez-vous ! Ce sont vos manières d’agir, de parler, de régler les problèmes qui vont l’influencer bien plus fortement votre enfant.

Comment parlez-vous à votre conjoint ? Comment voyez-vous la vie et le monde ? Comment parlez-vous des autres ? Êtes-vous critiques ou tolérants ? Comment racontez-vous votre journée ? Comment réagissez-vous quand vous êtes tristes ? Comment décrivez-vous vos enfants aux autres ? Comment acceptez-vous vos erreurs ? Comment réagissez-vous à la colère ?

De quoi sont faites ces répétitions ? De vos croyances la plupart du temps. Et les croyances ont la dent dure. Elles forgent nos habitudes. Si vous êtes persuadés que « la vie est dure » vous allez mettre de cet ingrédient dans toutes vos actions. Vous allez essayer au quotidien de protéger votre enfant de cette vie “difficile”. Et toutes les expériences qu’il va rencontrer vont alimenter cette croyance.

Les croyances sont des gloutons. Elles sont positives ou négatives. Et elles se nourrissent de tous les événements de la vie pour leur donner du sens. C’est une manière de voir le monde. « Il m’arrive cela (…) oui, mais c’est normal car la vie est dure ». « Je suis persécutée par mon patron (…) oui, mais c’est normal parce que les hommes sont des êtres insensibles ». « Je sais que je vais y arriver (…) parce que je n’ai jamais eu de problème à trouver du travail. »

Il ne faut pas se mentir, nous voyons TOUS le monde à travers nos croyances. Elles sont plus ou moins limitantes mais elles existent dans tous les cas. Et elles évoluent dans le temps. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle ! Car quand une croyance n’est plus valable, elle va disparaître immédiatement et avec elle toutes les souffrances émotionnelles qu’elle générait. D’où l’importance, chers parents, de travailler sur vous et de faire une sérieuse mise à jour de vos croyances si vous ne voulez pas transmettre 1 tonne « d’objets de brocantes » à vos enfants.

Le but avec nos enfants est de leur permettre de découvrir leur propre carte du monde. Voir le monde à travers vos yeux ne va pas les aider du tout. Nous le savons bien, puisque nous avons passé des heures en thérapie pour nous détacher de la vision de nos parents.

Alors laissez-les vous observer au quotidien. Devenez des parents à étudier. Et soyez vigilants, car vous êtes observés de près !