Et si on arrêtait le « mode survie » ?

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Mar 09
2017

Le stress est une réponse parfaitement naturelle de l’organisme face à une situation de danger. C’est un réflexe instinctif, animal, qui nous permet de survivre. Le stress, chez les humains et chez les animaux ne laisse que 3 possibilités de réponses. Il faut réagir vite car la survie est en jeu. Donc, pas le temps de réfléchir trois ans… quand le tigre se pointe vous avez 3 choix : l’attaque, la fuite ou l’immobilisation (faire le mort). Ce n’est pas la pensée qui décide, c’est le corps qui agit au mieux et au plus rapide.

Dans une situation de stress, le corps reçoit une décharge d’adrénaline pour réagir immédiatement. Le cœur s’accélère, la pression artérielle augmente et du glucose (sucre) est libéré dans le corps pour alimenter les muscles en cas d’efforts. La digestion se ralentit et le corps libère plusieurs hormones pour tenir la distance en cas d’effort prolongé ou de douleur.

femme-sauvageLa menace suffit à déclencher les réactions de survie du corps. Et tout cela en une fraction de seconde. Jusque là, tout est naturel.

Mais le problème c’est que nous vivons dans le stress au quotidien. Parfois, le mode survie est devenu notre mode de vie. La menace semble permanente. On s’attend toujours à ce qu’il arrive un problème, pour nos proches ou pour nous. C’est un peu comme si on avait tout le temps un tigre derrière nous. Au supermarché, au travail, à la maison, dans la voiture, en famille. L’angoisse…

Et face à cette menace, réelle ou imaginaire, le corps ne fait pas la différence. Il déclenche toute la panoplie de réactions physiologiques nécessaires à la survie. Et cela abime le corps et favorise de nombreuses maladies.

Nous nous retrouvons aussi coincés avec seulement trois réactions possibles : l’attaque, la fuite ou rester figé. Et comme ces réactions sont très instinctives, quand notre mode de survie est plutôt de rester figé face au danger… nous allons être incapables de réagir face aux événements menaçants. Ce qui va générer beaucoup de jugements et de culpabilité. “Pourquoi je n’ai pas su quoi dire ? J’aurais du réagir !”. Ou au contraire, certaines personnes vont plutôt être dans l’attaque alors que d’autres seront coincés dans la fuite en permanence.

Après une menace ou une attaque, cette tension accumulée dans le corps devrait être libérée. Les animaux se secouent très fort avant de repartir, certains émettent des cris. Cela devrait être la même chose pour nous. Après une situation menaçante ou stressante, nous devons trouver un moyen d’évacuer la tension et de décharger la charge émotionnelle retenue dans le corps. Cette décharge permet au corps de libérer les hormones du bien-être et de relâcher les muscles.

cri_interieurIl existe de nombreux moyens pour évacuer nos tensions juste après un gros stress. Mais il va falloir le vivre physiquement. Parce que si le stress reste dans la tête, nous allons ruminer notre problème pendant les semaines, les mois ou les années à venir… Pour libérer la tension et décharger le trop plein émotionnel, certains crient, d’autres vont faire du sport, d’autres vont peindre, dessiner ou écrire, d’autres vont pleurer ou se défouler dans la nature. Un contact agréable avec le corps lors d’un massage, d’un soin ou en serrant quelqu’un dans ses bras peut aussi aider à libérer nos tensions. Chacun peut trouver en soi la voie de sortie de ce stress qui nous pollue.

Enfin, prenons un peu de recul. La menace est-elle vraiment réelle ? La plupart du temps ce sont nos scénarios, tous droits sortis de notre imagination, qui nous causent le plus de stress. La menace est rarement réelle ou dangereuse et encore plus rarement une question de vie ou de mort. Nous nous faisons beaucoup de soucis pour nos proches, pour notre avenir, pour nos finances, pour notre couple, pour notre santé, etc. Mais ces soucis viennent par anticipation anxieuse. Nous anticipons une situation qui pourrait nous faire souffrir. Et nous vivons comme si ce scénario était bien réel.

Si nous faisons cet effort, quand nous sentons le stress monter en nous, de nous poser la question « est-ce qu’il y a un vrai danger ou est-ce que je suis encore emporté dans un scénario catastrophe ? », nous pourrions nous débarrasser de beaucoup de tensions et de souffrances inutiles. “Car la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle même” (P. Coehlo).

« Est-ce que le tigre est vraiment derrière moi au supermarché ? ». Je vous propose de vous retourner et de vérifier 😛