Vivre dans sa tête empêche d’être heureux

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Mar 09
2017

Souvent, nous passons nos journées à penser/imaginer notre vie au lieu de la vivre vraiment. C’est un peu le mal du siècle. Nous sommes piégés dans nos têtes sans savoir vraiment comment « redescendre » dans notre corps et expérimenter notre vie avec nos cinq sens et nos ressentis.

Parfois, nous n’avons même pas conscience d’être coincés. Nous avons le sentiment de tout faire pour trouver le bonheur. Et cela nous demande beaucoup de temps et d’énergie. Pourtant, ce qui se passe réellement est d’une autre nature. Nous passons notre temps à rêver notre vie et nous souffrons beaucoup que la réalité soit si éloignée des plans que nous avons construits avec notre mental.

Sans le vouloir, nous bâtissons un mur entre notre tête et notre corps. Le corps devient alors le « moyen de transport » de notre tête. Les pensées prennent le pouvoir et analysent tout ce que nous vivons.

bocal-enfermeLe corps est relégué au rang de support, souvent encombrant, gênant et incompris. Car dans notre tête, grâce aux pensées et à l’imagination, tout est possible. Alors que le corps nous renvoie à nos limites et à notre condition humaine. Mais le corps, dans son intégralité est le seul moyen d’expérimenter une existence humaine. Sans ce corps, pas de vie. Alors que sans les pensées… on serait surement plus tranquilles :-)

C’est grâce au corps que nous sommes en vie. C’est le corps qui nous permet de rentrer en relation avec les autres, de ressentir ce qui est bon pour nous. C’est avec ce corps que nous allons réaliser notre but et donner du sens à notre vie. C’est parce qu’elles sont vécues dans le corps que nos limites, notre sécurité, notre intégrité et notre bonheur prennent du sens.

Ressentir du bonheur dans sa tête et ne pas le vivre vraiment est une grande source de souffrance. Savoir se défendre avec nos pensées sans être connectés à nos instincts nous rend fragiles et nous fait toujours réagir avec un temps de retard. Analyser nos émotions avec notre tête et ne pas les vivre à travers le corps les bloquent et peut nous rendre malade parfois.

Avoir la chance de vivre une vie humaine et avoir le sentiment de passer à côté génère énormément de stress et de chagrin en nous. Alors comment faire pour pour briser ces barrières qui nous empêchent de vraiment Vivre notre vie ?

Voir sa vie de l’extérieur

ancrage-terreQuand nous vivons dans notre tête, nous voyons notre vie depuis l’extérieur et nous passons notre temps à nous analyser et à nous juger. Cela donne l’impression de vivre dans une montgolfière, attachée à un corps qui est sur terre. Nous voyons tout vu d’en haut. Nous pouvons ressentir une véritable détresse car cette distance nous rend impuissants face aux événements qui nous arrivent.

Nous pouvons avoir peur de nous incarner vraiment. Comme un refus de prendre le risque de plonger entièrement dans l’expérience de la vie. Alors en restant dans notre montgolfière, nous avons l’impression d’éviter bien des maux. Parfois même, nous pensons être en sécurité perchés là-haut et loin de tous les troubles de l’existence. Mais c’est un piège. Car cette distance génère, au contraire, beaucoup de stress et de souffrances.

Nous maintenons nos émotions à distance pour ne pas souffrir. Et nous cherchons du soir au matin un moyen d’être heureux de cette manière. Souvent nous nous disons : « quand la vie sera comme je l’imagine, j’accepterai de descendre ». Mais cela n’arrive jamais. Car pour transformer la vie « d’en bas », il va falloir y aller !

L’excès de prudence du mental

Avant d’y aller, notre mental qui est devenu tout puissant va faire une analyse du terrain. Et il va trouver que tout est dangereux. « C’est trop risqué », se dit-il en permanence.

Le mental, et le cerveau gauche en particulier, fonctionnent ainsi. Ce cerveau logique rationnalise tout et analyse la vie en fonction de ce qu’il a déjà vécu. Quand une situation nouvelle se présente, il va chercher dans sa bibliothèque d’expériences celle qui s’en rapproche le plus. Il va ensuite tirer une conclusion avec une rapidité déconcertante. Impossible dans ces conditions de faire de nouvelles expériences.

Ce mode de pensée, logique et rationnel est particulièrement musclé de nos jours. Le monde est devenu ainsi : il faut prévenir les risques, tout expliquer et optimiser. Mais alors où est la place à la spontanéité, au naturel, aux erreurs et aux élans ?

Sortir de la prison du mental

esprit-creatifPour sortir de cette prison, il va falloir dans un premier temps se rendre compte que nous sommes prisonniers. Comprendre que nous nous sommes coupés de nos ressentis. Réaliser que nous nous sommes éloignés de notre vraie nature humaine.

Tant que nous n’avons pas réalisé cela, il n’y a pas de sortie possible. Les murs de la prison sont considérés à tord comme des barrières protectrices et rassurantes, et non pas comme des obstacles à notre bonheur. Les carapaces que nous avons construites sont vues comme des garde-fous utiles sans lesquels nous sommes en danger.

Réaliser que ces murs et ces carapaces sont des obstacles est donc la première étape, nécessaire et obligatoire.

Apprendre le langage du corps

Ensuite, pendant un temps, nous allons faire des allers retours entre la tête et le corps. Parce qu’au début, nous n’allons pas comprendre tout de suite le langage de notre corps et de nos émotions.

Si nous sommes devenus des experts en analyse et en pensées, nous redevenons des débutants en matière de ressentis. C’est comme apprendre une langue étrangère. Nous devons réapprendre le langage des sensations et observer de près ce qui se passe à l’intérieur.

Nous allons faire un travail très important : regarder notre vie depuis l’extérieur et depuis l’intérieur. Alors spontanément, toutes les incohérences entre l’intérieur et l’extérieur vont devenir visibles. Cela va permettre de faire un tri considérable !

Accompagné dans cette démarche par un thérapeute, tout ce que nous portions sur nos épaules va pouvoir se libérer progressivement. Car tant que c’était dans notre tête l’espace de stockage était illimité… Mais maintenant que c’est aussi dans notre corps, nous n’allons pas pouvoir absorber tout ce que nous transportions depuis des années. Nous allons donc commencer à vider notre « sac à dos » trop lourd. Quel soulagement cette étape !

La descente dans le corps et l’ancrage

En parallèle et au fur et à mesure que nous vidons nos charges émotionnelles, il se passe un processus naturel : nous redescendons dans notre corps. Certaines personnes expérimentent ce processus de manière très rapide et d’autres ont besoin de quelques séances avant d’expérimenter de véritables changements.

Nous parvenons progressivement à habiter notre espace et à être présent dans notre vie. Les effets de cette reconnexion au corps vont se faire ressentir de manière très positive. Comme un dossier que nous aurions laissé en plan et pour lequel nous retrouvions enfin les moyens d’agir. Les vieilles blessures se règlent petit à petit. Les relations sont mises à jour. Les situations inconfortables sont moins subies. Nous expérimentons notre vie de manière plus paisible et touchons même parfois au bonheur.

Le déclic !

ancrage-joieEt un jour, il y a un déclic. Dans ce processus de reconnexion au corps, il y a un moment clé où nous retrouvons une forme d’équilibre. Et ça fait du bien ! D’expérience, je peux dire que ce moment est souvent vécu comme une nouvelle naissance. C’est un passage irréversible dans le bon sens :-)

Nous voilà les deux pieds sur terre, à l’aise dans nos baskets et connectés à nos ressentis. La vie continue ; avec son lot de surprises, ses hauts et ses bas, mais nous avons changé nos regards sur les choses.

Les pensées retrouvent leur place et leur rôle. Le corps aussi. Les deux fonctionnent en harmonie et la lutte de pouvoir s’arrête.

« Il est alors temps de VIVRE la vie que tu t’es imaginée » comme dirait Henry James.